"Parmi les nombreuses mesures néfastes prises en matière de personnel, l'une des plus regrettables est assurément celle qui a donné accès aux hommes aux postes de direction.
De multiples inconvénients en découlent, d'autant plus graves qu' avec le grade de Sous-Chef ou de Chef, l' homme est amené à exercer une autorité sur des femmes qu' il humilie parfois profondément : la mentalité masculine est de telle nature que les pulsions ou les questions de sentiments priment certainement celles où n'entrent que la seule appréciation des qualités purement professionnelles.
Il en résulte des heurts, des froissements, des résistances préjudiciables à la bonne marche du service et motivant des demandes fréquentes de changement d'affectation ...
D'autre part, l' homme est un être nerveux et impulsif par tempérament : est-il bien qualifié pour prendre des décisions administratives ?
Le caractère masculin a-t-il déjà montré qu' on pouvait faire confiance à la rectitude de son jugement ?
Il est permis d'en douter si l' on écoute ceux et celles qui ont quelque expérience à ce sujet ! ...
La notion de simple justice, de la froide raison, de la franchise sans restriction mentale et de la responsabilité échappe encore, à l' heure actuelle, à la plupart des hommes, même sélectionnés ...
Il existe encore plusieurs objections.
Les hommes, lorsqu'on leur confie des responsabilités, sont amenés à faire preuve d'initiative, d'organisation et de tact, qualités qui ne leur appartiennent généralement pas.
Il semblerait donc paradoxal qu'ils soient promus à des postes de direction, postes qui impliquent des qualités de résistance aux sollicitations, de rectitude de jugement et de clairvoyance."
Ce qui précède est ma réécriture d'une note de service adressée par un chef de service à ses supérieurs du 2ème bureau du "Contrôle central et des contributions" au sujet des emplois cadres "qui pourraient être confiés à des femmes " ...en décembre 1925.
Bonne fête ! les filles !