Huitième jour de marche.
Je marche pour Gérald - Roselyne et Jean-Baptiste.
Je quitte Pampelune à regrets. Je suis vraiment tombée amoureuse de cette ville et quelque chose me dit qu'entre l'Espagne et moi, c'est peut-être le début d'une longue histoire ... d'amour ...
Les passages piétons m'ont beaucoup amusée : ils affichent le nombre de secondes à attendre pour que le feu piéton passe au vert - ou le nombre de secondes à attendre au rouge , et, lorsqu'on a le droit de traverser, un petit piéton vert avance d'un pas décidé - on dirait un pélerin - sac à dos en moins !
Des pélerins facétieux sculptent parfois les tournesols ou laissent des graffitis amusants .
Je grapille des mûres aux ronces.
Mais la Navarre, c'est ça :
Et c'est beau !
Victoire ! Je parviens au col de l'Alto del Perdon
puis à Uterga, sans coups de soleil mais avec un assez joli teint cuivré dont je suis fort satisfaite.
A Uterga, c'est la fête du village. Je loge et dîne à l'albergue "Camino del Perdon" où la serveuse - peu aimable - après avoir cassé 3 verres et m'avoir fait attendre 1/2 heure ( avant l'heure, ici, c'est pas l'heure ! ) me prévient en espagnol rapide et peu amène que, oui, je peux rester, mais que je ne fermerai pas l'oeil de la nuit et n'aurai pas de petit déjeuner le lendemain parce que c'est dimanche.
J'accepte avec le sourire - commencerais-je à m'habituer ? et puis "le touriste exige, le pélerin remercie ! "
Le soir, joyeuse tablée : 2 Italiens, une Estonienne et 3 Allemands . L'Italienne raconte qu'elle a passé la nuit précédente seule femme dans un dortoir avec 20 hommes. Nous rions beaucoup . Elle affirme cependant que cela tient plutôt du cauchemard que du rêve ! ...