Sophie Calle à l' église des Célestins

En Avignon, j'ai vu, à l'église des Célestins, le travail de Sophie Calle sur la mort de sa mère "Rachel, Monique".

Vous ne verrez pas mes photos car mon ordinateur refuse actuellement de reconnaître mon i-phone et je ne puis donc plus transférer mes propres photos - c'est peut-être mieux ainsi.

Sur le site du festival d' Avignon, j'ai capturé cette photo de Sophie Calle telle que je l'ai vue, lisant le journal intime de sa mère.













Sur "you tube", j'ai trouvé cette video - qui rend bien compte de ce que j'ai vu et de l'atmosphère de l'église des Célestins. En la regardant, je crois sentir l'odeur des pierres effritées des Célestins, éprouver leurs crissements et  entendre les résonances de ce lieu.

Il s'agit du travail de deuil de Sophie Calle face à, la mort de sa mère : le mot "souci" revient, décliné sous plusieurs formes, parce que les derniers mots de "Rachel, Monique", la mère de Sophie Calle auraient été : "Ne vous faites pas de souci." On voit aussi des pierres tombales marquées "Mother" - "Mother" - "Mother" et la dernière à côté, "Daughter".

On peut voir aussi une girafe qui représente, pour l'artiste, sa mère - ou peut-être aussi elle-même ("Sophie la girafe") et un cercueil "orné " d'une pendule lumineuse rose et bleue très "kitsch", et des photos de la mère dans son cercueil - dans lequel avaient été déposés des objets auxquels elle tenait et/ou qui la représentaient aux yeux de ceux qui l'aimaient.

Il y a aussi une video des derniers instants de vie de la mère de Sophie Calle.

Je suis consciente que ce "travail" - à tous les sens du terme - peut choquer.
Il dévoile l'intime, le viole, peut-être. Moi, je n'ai pas été choquée, sans doute parce que je connais bien le cheminement de Sophie Calle et crois percevoir ce qu'elle recherche et que je cherche aussi, partout, et dans l'art en particulier : l'humain dans sa vérité, ou du moins dans sa nudité.

Cali appelle Sophie Calle  "la divine", moi, je la nomme "l'humaine".

J'ai eu la chance de me trouver là à un moment où Sophie Calle lisait. Moment sacré de recueillement. Je m'étais assise par terre sur une pierre, j'ai sorti mon carnet et j' ai écrit. Sophie Calle s'est levée, elle est venue vers moi, elle a vu que j'écrivais. J'ai eu peur qu'elle me parle, qu'elle me demande ce que je faisais, ce que j'écrivais, je me sentais très "ver de terre au pied de l'Etoile. Elle m'a souri sans rien dire.